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Pouvoir d'achat ou pouvoir d'acheter

Il existe un phénomène bizarre que personne ne nous explique : Comment avec un pouvoir d’achat en hausse, mon pouvoir d’acheter diminuait ?

 

La théorie est une chose et la pratique en est une autre. Un député ou un ministre ne connaît pas forcément le prix d’un timbre, d’un ticket de métro ou du pain. Idem pour les économistes, ce n’est pas  obligatoirement eux qui font leurs courses. Depuis le début du XXIe siècle, sans parler de la crise où plus de 3 millions de consommateurs actifs voient leurs revenus baisés (chômage, prise de la retraite) les économistes ont confondu pouvoir d’achat et pouvoir d’acheter. Une croissance économique peut augmenter et MON « pouvoir d’acheter » baisser. C’est ce qui s’est et se passe. Les critères des indices de l’INSEE, nous disaient que la croissance augmentait peu, mais sûrement, alors que la moitié des ménages français n’arrivaient plus à faire face à leurs dépenses toujours grandissantes.

 

L’INSEE avait raison et nous aussi. Cette divergence d’opinion s’explique par des phénomènes liés par un urbanisme hors de prix obligeant à s’éloigner des lieux de son emploi, ainsi que par l’emploi de nouvelles technologies appliquées à celui-ci :

 

·         Le progrès a ajouté des outils de communication et de confort à notre vie quotidienne, objets qui nous sont devenus de plus en plus « indispensables » –téléphone portable, ordinateur, Internet, télévision, voiture (souvent deux parce qu’on habite loin de son travail, des écoles, des commerçants), appareils ménagers... Nos besoins « obligatoires et/ou indispensables », augmentent plus vite que nos salaires qui ne sont majorés que du pourcentage équivalent au niveau d’inflation. Pour certaines couches de la société, surfant sur des temps partiels, des mi-temps, des indemnités du chômage, les fins de mois sont encore plus aléatoires. Pour que nous puissions acheter plus que nos moyens le permettent, la Banque Centrale et les banques nationales baissent les taux d’intérêt. Le consommateur a donc tendance à emprunter, ce que lui permettent facilement les magasins, les entreprises, les banques, les organismes de crédit. C’est oublier que le crédit à lui aussi un coût qui augmente d’autant le prix réel du produit acheté, et l’emprunteur arrive vite au surendettement. Intérêts qui ne sont pas pris en considération par les statistiques de l’INSEE.

 

·         Notre inconscient aussi en est responsable. La société nous conditionne pour nous conduire à un comportement compulsif d’achats et non de réparation et d’entretien. On ne reprise plus une paire de chaussettes, on en achète une autre etc…. Une paire de chaussettes reprisées « ça craint ».

 

L’Homme a créé l’économie politique, qui (grossièrement) représente la somme de nos besoins matériels (production, distribution, échange, consommation de produits et services, sans vraiment y inclure nos désirs de « pouvoir acheter », puisque le pouvoir d’achat est la résultante, sans les aspirations). On est dit-on, un pays en bonne santé, si on a un taux de croissance élevé. Quelques économistes, selon les théories de Keynes, ont à l’heure actuelle le raisonnement suivant : les salaires doivent augmenter parce que les produits augmentent, puis comme les salaires ont augmentés, il faudra augmenter les prix, et ainsi de suite. C’est rentré dans un cercle vicieux dont on ne peut se sortir. Mais il parait que c’est très bien ainsi, surtout avant des élections, ce raisonnement faisant augmenter le taux de croissance par un artifice politique. Cela s’appelle l’inflation, et le salarié s’aperçoit qu’il a été grugé puisque son « pouvoir d’acheter », n’a augmenté que pendant quelques heures. Sachant toutefois que ces dits salaires ne peuvent augmenter de plus de 3% par an, puisque les accords européens nous l’interdissent.