Il ne faut pas confondre éducation et instruction. C’est l’éducation qui en associant socialisation et savoir vivre inculque les valeurs d’éthique et de citoyenneté. C’est l’instruction qui apporte une culture, un métier, un savoir faire. C’est en associant les deux que l’on donne les moyens aux futurs adultes que sont nos enfants de devenir des Hommes,
Pourtant une question se pose : L’école travaille-t-elle pour la société, l’enfant ou pour elle-même ?
L’école a, depuis les années 60, subie bien des aménagements et des réformes, qui, sans mettre en cause le dévouement et les compétences des enseignants, a du côté administratif et pédagogique bloqué complètement son dynamisme. L’éducation nationale travaille-t-elle pour faire des universitaires laissés sur le carreau, ou bien pour faire des enfants qui lui sont confiés des adolescents et des adultes qui seront « bien dans leur tête et leurs baskets » ? L’on en revient toujours aux orientations politiques qu’il faut définir lorsqu’on souhaite parler d’égalité. Est-ce l’égalité des chances ou celle du « clonage » ? Parle-t-on de l’égalité des chances tout au long de notre vie, qui prend en compte l’identité de l’individu et qui créera forcément des inégalités intellectuelles et par suite des inégalités sociales ou bien de celle de l’égalité à tout prix, à vouloir mettre tout le monde dans le même moule, et qui font que trop d’adolescents quittent l’école non seulement sans diplôme, mais aussi sans véritablement savoir lire et écrire ? Ne vaut-il pas mieux développer et faire fructifier le potentiel qui est en chacun même s’il n’est pas aux normes de ce que la société attends d’eux. ?
Suite à de nombreuses réformes, l’Education Nationale a perdu, du côté programmation, ce côté éducatif et ne transmet plus que l’instruction. L’éducation restant à l’heure actuelle, à la seule charge des parents, souvent dépassés par les évènements. Pourtant, si l’on regarde ce qui ce passe dans la vie quotidienne, non en théorie, mais en pratique, il suffit de faire un calcul très simple. La plupart des enfants passent plus de temps à l’école, avec les maîtres, qu’en compagnie effective de leurs parents. Ces mêmes parents, qui rentrent tard de leur travail le soir, fatigués, qui ont la préparation des repas, l’entretien de la maison, n’ont guère le temps de vraiment s’occuper de leurs enfants et de leur donner cette éducation et cette « culture sociale » dont ils ont tant besoin.
Ce n’est pas en introduisant seulement ce qu’on appelle des leçons de morale, qu’on rétablira cette éducation qui est un ensemble de paramètres commençant, certes, par le respect des autres, mais aussi en inculquant cette « culture sociale » qui fait la différence entre les différentes couches de la société. Visites de musées, sorties au théâtre, classiques de la cinémathèque, sports, danse, musique, mais pas avec seulement une sortie ou deux par an, mais toutes les semaines. Moins de vacances, mais moins d’heures de cours théoriques par jour. Dans ce sens les programmes scolaires sont à revoir en concertation avec les enseignants. Un enfant qui sort du primaire doit savoir et pouvoir appliquer ce qui est « primaire », c'est-à-dire, lire, écrire, parler correctement le français, calculer. Les autres matières n’ayant certes pas de programme défini, mais étant apprise sur le terrain par les sorties, leur apprenant à la fois à connaître notre patrimoine - qu’il soit urbain ou rural - et à enrichir le début d’une culture personnelle.