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Europe

Plaidoyer pour l'Europe

Les résultats des élections européennes viennent de tomber. Le parti des abstentionnistes l'a remporté haut la main. Plus de 57% et dans certains secteurs plus de 60%. A part les pays où le vote est obligatoire, le parti des abstentionnistes est le premier parti.

Pourquoi cet éloignement des instances européennes ? 

Je suis européenne, non seulement de cœur, mais aussi de naissance, pourtant et avant tout, comme plus de 500 millions d’européens, j’appartiens à mon pays. Je suis Française ! Et dans cet exemple se situe toute la difficulté que rencontre l’Europe dont le premier défi sera de réconcilier l’Europe avec les populations européennes et notamment avec les Français.

Pour réconcilier les citoyens avec le parlement européen qui est aussi le leur, la France peut avoir des propositions simples et fédératrices,qui permettraient de mieux faire adhérer les européens et notamment les Français à cette Europe ignorée : En tant que citoyenne, voici ce que je souhaite dans un premier temps pour l'Europe

  • Une chaîne de télévision européenne et une chaîne de radio qui retransmettraient les séances du parlement européen, à l’exemple de LCP Sénat, chaîne française. Cela permettrait aux européens d’être plus prêt de leurs instances et d’en comprendre le fonctionnement ainsi que les différentes décisions qui y sont débattus. Les médias nous parlent de transparence, les citoyens souhaitent de la transparence, mais rien n’est plus opaque que ce qui se trame au sein de l’Union Européenne.

  • Introduire depuis la maternelle l'espéranto comme langue européenne. Une langue commune est le ciment d'une nation. Mais pourquoi privilégier une langue plutôt qu'une autre ? Pourquoi l'anglais alors que la Grande Bretagne n'est adhérente à l'Europe que quand elle le souhaite (notamment en gardant sa monnaie) ? L'allemand, l'italien, le français ou tout autre langue ont autant de valeur. C'est pourquoi une langue « neutre » commune prends ici toute sa valeur. Ce serait aussi une énorme économie qui permettrait à l'Europe de financer la communication à travers les médias.

  • Le 9 mai, jour férié et chômé pour toute l’Europe afin de marquer l’appartenance à l’Union.

Les pro-européens unionistes ou fédéralistes nous disent qu’il faut être réaliste, que sans l’Europe notre place (nous ne représentons qu’un pour cent de la population mondiale) et la place de chaque pays européen est insignifiante dans le monde. Pas assez de courbe ascendante démographique, donc pas assez de natalité par rapport à la Chine, l’Inde, l’Amérique, les pays arabes. Une recherche technologique de plus en plus coûteuse. Des monnaies qui avant l'Euro faisait la part belle à la spéculation (c'est vrai qu'on en parlait pas ou peu avant la crise de 2008). Que c’est l’Europe qui nous permettra d’avoir une place dans le monde. Que c’est de notre union que naîtra notre force.

Et cela est vrai !

Maintenant les pro-européens souhaitent une Europe politique et sociale qui à plus ou moins long terme aura les mêmes conventions de travail pour tous les salariés.

Est-ce une bonne idée ?

Il a été souhaité depuis quelques années, notamment par les syndicats, une Europe sociale, en contradiction avec les coutumes de nos pays, nos éducations, nos mentalités qui font que chacun de nous est culturellement différent. Les aspirations sociales sont à ce niveau parfois contradictoires. Pourquoi vouloir obliger (l’exigence d’une politique européenne faisant loi) un Français qui a un esprit individualiste et contestataire à vivre comme un allemand à l’esprit moins indépendant et plus rigoriste.

Avant l'Europe nous avions des politiques sociales différentes et ce sont toutes ces politiques qui permettaient de voir ce qui allait ou n'allait pas chez les autres, de nous inspirer du meilleur et de rejeter le moins bon. Comment ferons-nous pour avancer vers un monde plus juste, avec plus de bien-être, de sécurité, si nous avons tous la même politique sociale ?

Car c’est de notre diversité que naîtra le progrès, le vrai progrès, qui est la richesse culturelle de chaque individu. Que l’humain continue à dominer la machine et n’en devienne pas l’esclave. Surtout, par tous les moyens, éviter de nous transformer en clone, en robot, à force de vouloir tous nous ressembler, de faire de nous un troupeau réceptif au marketing, à la publicité, au mondialisme. Avec une culture unique, celle de la peur. 

L’Europe avait au temps du Général de Gaulle deux raisons d’être :

  • Réconcilier les Européens pour éviter une troisième guerre mondiale

  • Être une troisième puissance entre l’ordre bipolaire de l’époque USA / URSS en état de guerre froide.

Le monde bipolaire de 1945 est passé au multipolaire depuis le début du XXIe siècle, avec la montée de la Chine, de l’Inde, du Brésil, des Émirats arabes ….. ce qui fait que l’Europe n’a pas les mêmes raisons d’existence et de but qu’en 1945.

La réconciliation s’est faite avec succès, mais le mieux est l’ennemi du bien et maintenant il apparaît des divergences pour résoudre certains problèmes.

L’Europe devra évoluer dans sa conception, si nous ne voulons pas aller à une rupture. Elle ne devrait pas vouloir régir les états, mais les fédérer en leur laissant toute latitude de gouvernance propre, alors qu’elle essaie petit à petit de les administrer. Peut être faudrait-il repenser et réorganiser les compétences de l’Europe afin d’en faire une « vraie » force commune qui a du poids lorsqu'elle parle et non l'image d'une administration tatillonne. 

Si nous souhaitons une Europe soucieuse de son environnement, peut-être faudrait-il commencer par revoir la politique agricole, le commerce, car l’écologie et le développement durable sont contraires à l’idée de distances, donc de transports polluants. Si l’échange de technologies est normal et presque obligatoire car les recherches deviennent de plus en plus coûteuses, ne faudrait-il pas, par contre, adapter cette grande zone de libre échange à une économie de solidarité et d’entraide et non de concurrence.